Aujourd’hui, j’aimerais vous parler d’un sujet qui touche beaucoup de familles et qui est également un point central dans ma vie : le TDAH à la maison.
Si vous êtes là, c’est certainement que vous en savez déjà un minimum de ce qu’est le TDAH, et que vous avez également une famille à gérer. Peut-être êtes-vous vous-même TDAH.

Le TDAH à la maison, une bataille au quotidien.
Si vous vous reconnaissez dans les situation suivantes, cet article est pour vous ! (Liste non exhaustive)
- Crises de stress matinales (« Dépêche-toi ! », « Tu n’as toujours pas mis tes chaussures ?! »)
- Conflits parent-enfant répétés
- Culpabilité et fatigue parentale
- Colère démesurée pour de « petites » frustrations
- Violence verbale ou physique de la part de l’enfant, envers lui-même, envers ses parents, ses frères et sœurs ou ses camarades
- Parents sur la défensives ou épuisés émotionnellement
- Frères/soeurs impactés ou en retraits
- Lutte de pouvoir (« Tu vas t’y mettre oui ou non ? »)
- Sentiment d’échec chez l’enfant et sentiment d’impuissance chez les parents
- Atmosphère tendue au quotidien
- Négociation permanente, crises au moment d’arrêter
- Perte de respect mutuel
- Isolement social ou repli de l’enfant et de la famille
- Incompréhension (« Mais on l’a déjà dit 100 fois ! »)
- Instabilité dans le cadre éducatif
- Risque accru de rapports parentaux autoritaires ou laxistes, ou oscillation entre les deux à force de ne plus savoir quoi faire
- Jalousies, rivalités
- Rejet ou agacement vis-à-vis de l’enfant TDAH
- Déséquilibre affectif familial et relationnel
- …
La gestion des transitions, des émotions et des crises (qui vont souvent avec), l’organisation et la planification familiale ainsi que répéter inlassablement les mêmes choses peuvent rapidement nous éreinter et mettre nos nerfs à rude épreuve, érodant petit à petit la qualité des relations familiales.
« Le matin, pour aller à l’école, c’est vraiment pénible… Impossible de le réveiller et encore moins pensable de le laisser se lever tout seul. Il a pourtant 15 ans, mais je dois encore le réveiller. Et même ainsi, il se rendort et je dois finir par crier et le stresser pour qu’il passe à l’action. Il a besoin de temps pour se réveiller et se mettre en route, mais du coup je dois le réveiller vers 6h45, ce qui fait tôt.
Avec son TDAH, il a un trouble anxieux généralisé qui l’empêche de s’endormir tôt. D’où sa grande fatigue. Cette situation me fatigue et me stress, tout comme lui d’ailleurs. C’est tous les matins la même rengaine et en montant le ton, je me sens mal et lui aussi. Le pire c’est que parfois il est quand même en retard et ca finit en crise pour tout le monde. On devient tous angoissés de vivre ces moments et la situation ne fait qu’empirer.
Comment puis-je faire pour améliorer la situation ? »
Ce genre de situation arrive malheureusement presque inévitablement au sein d’une famille avec TDAH, et répondre à cette question est complexe car le problème est systémique (faisant partie d’un système interactif). Dans le contexte du déficit d’attention, c’est donc l’ensemble de la situation qu’il faut prendre en compte. L’important est d’agir le plus rapidement possible, car les répercussions sont souvent très importantes sur la cohésion familiale et sur le développement de l’enfant.
Conséquences du TDAH sur la famille
Les parents se sentent souvent démunis et dépassés par la violence des réactions de leur enfant. Comme nous n’avons pas appris à reconnaître nos besoins et donc nos émotions associées, les réactions vont être impulsives et monter crescendo, avec ardeur. C’est la montée en puissance. Puis tout le monde se sent mal, avec des sentiments allant de la rancoeur, à la trahison, l’humiliation, l’injustice, le désespoir, l’impuissance et j’en passe.
La situation devient parfois tellement tendue, que les enfants, ne parvenant plus à gérer le stress émotionnel que génèrent ces situations et les attenantes que l’on a d’eux, ainsi que la charge cognitive induite par l’école, finissent par devenir opposants, voir même violents (verbalement et physiquement). C’est le seul moyen qu’ils ont à leur disposition pour évacuer leur tension intérieure. Certains peuvent aller jusqu’à la scarification ou au suicide. Ces situations ne sont donc pas à prendre à la légère.
L charge cognitive de toute la famille va s’alourdir, et auriont des répercussions importantes à long terme sur le développement de l’enfant, sur sa qualité de vie et sur ses relations familiales et sociales.
Face à un enfant impulsif, hyperactif, peu attentif, opposant, violent, hypersensible, il est souvent difficile de rester calme et patient. La plupart d’entre nous avons été éduqué dans l’idée que l’on doit obéir, et si possible, sans poser de question, et nous n’avons pas acquis les outils de gestion à ces comportements-défis. Force est de constater que ça ne fonctionne plus.
Pleurs, colères, tristesse, peur, deviennent les émotions du quotidien, autant pour l’enfant que les parents, et sont l’expression des besoins non-entendus. En psychologie, on sait que tout besoin non-entendus va s’amplifier, jusqu’à se manifester soit par un nouveau comportement (dépendances, pathologies diverses), soit par de la maladie, soit par la mort.
Ce que je vous propose donc ici, c’est d’explorer la gouvernance réflexive et les habiletés parentales comme moyens de prévenir ces situations, afin de ne plus les subir.
Qu’est-ce que c’est la famille ? Une équipe qu’il faut manager
La famille, par définition, est un groupe de personnes unies par des liens étroits. Chaque être humains à des besoins, et donc des émotions. Les adultes qui composent la famille sont la responsable de la protection, de donner de l’amour et d’éduquer les enfants qui la compose.
La famille, comme tout groupe d’individus, a des règles de vie communes, basées sur des valeurs et des croyances (ex : croyance que les récompenses sont malsaines) reçues dans son enfance majoritairement.
Qu’est-ce que la gouvernance réflexive et quels en sont les objectifs ?
La gouvernance réflexive dont je vais vous parler ici et dont j’ai créé une offre de service, est inspirée des travaux de la professeure et chercheuse Christine Brabant et des travaux de M. Jacques Lenoble, directeur du Centre de philosophie du Droit de l’Université catholique de Louvain et de M. Marc Maesschalck, président du pôle de théorie de ce centre.
Ce modèle a été utilisé dans des situations complexes et à des visées expérimentales, notamment pour établir de nouvelles normes (loi, règlements, etc.), dans les domaines de la santé, de l’énergie, du travail, de la technologie et de la biodiversité. Son efficacité et sa force réside dans le fait qu’elle suscite plus volontiers l’adhésion aux nouvelles règles, grâce à la considération de chacun et à sa participation.
Sous la supervision de la professeure Brabant, j’ai eu l’honneur de mettre en place une première pratique de cette approche théorique dans le cadre de la révision de loi sur l’instruction en famille dans le canton de Vaud entre 2018-2019. Résultats : l’instruction en famille est toujours possible dans le canton de Vaud en 2025 ! ; )
Concrètement, voici quels sont les intérêts de mettre en place une telle approche au sein de la famille :
- Permet de retrouver une vie plus apaisée,
- améliore la cohésion familiale,
- améliore les relations interpersonnelles,
- éduque, par du concret, les enfants à la responsabilité et à l’écoute,
- optimise la gestion des conflits,
- réduit la charge mentale et cognitive de chacun, et réduit les risques de burn-out parental et infantil (un sujet que je traiterai également),
- optimise les chances de réussite et donc le sentiment d’accomplissement,
- augmente le sentiment de compétences de tous.
Ce n’est évidemment pas une méthode miracle. Cela demande un certain temps et une certaine rigueur au début pour pouvoir amener le changement, mais les résultats sont observables et bénéfiques.
Pourquoi abandonner le modèle « autorité et obéissance » ?
Le modèle de gestion familiale le plus utilisé est encore essentiellement basé sur l’autoritarisme et l’obéissance. L’idée ici n’est pas de juger si c’est une bonne chose ou non, mais de rester dans l’observation de ce qu’il engendre avec des enfants TDAH.
Hormis le fait que ce modèle éducatif est aujourd’hui très discuté, il est aujourd’hui observable que cette éducation est le facteur no 1 aggravant la situation face un enfant TDAH, pour qui le sens et la motivation est au coeur de toute action. L’histoire se complique particulièrement lorsque notre enfant à en plus tendance à être en opposition (« TOP » ou trouble oppositionnel avec provocation.
Le laxisme est également un facteur très aggravant. Le laxisme, c’est le signe de l’épuisement congntif. On arrête de se battre, on ne veut plus de conflit. L’enfant n’a plus de limite alors qu’il en a justement besoin pour se sentir contenu et de lui permettre de se structurer.
Comment mettre en place une gouvernance réflexive à la maison ?
La mise en place d’une telle approche demande un certain investissement de départ. Vous devrez instaurer un certain nombre de changements et vous devrez ajuster vos habitudes. Comme le dit Einstein « On ne résout pas un problème avec le même mode de pensée qui l’a créé« .
Voici un exemple de ce qu’implique la gouvernance réflexive :
- Réunion hebdomadaire familiale
- Clarification des rôles et tâches de chacun
- Valorisation des compétences de chacun
- Instauration de l’écoute active
- Adaptation en continue, en fonction des contraintes et des besoins de chacun
- Vérifier et évaluer ce qui fonctionne ou non
- Se donner les moyens de réussir (outils comme whiteboard pour les réunions hebdomadaires, mettre en place un tableau des taches, un agenda visible par tout le monde etc.)
Dans ce programme « Le TDAH à la maison, développer les habiletés parentales grâce à la gouvernance réflexive », je vous propose :
– Comprendre le TDAH d’un point de vu anatomique et physiologique.
– De découvrir les besoins cachés derrières les émotions des TDAH.
– Les bases de l’écoute centrée sur la personne.
– Le coaching familial et la gouvernance réflexive, mise en pratique.
Cet article vous a plu et vous aimeriez mettre en pratique cette approche ?
Contactez-moi en m’écrivant à contact@muriellefavre.ch et je vous fournirai un devis ainsi que la procédure.
Une formation sera prochainement disponible en présentiel (Corcelles-près-Payerne).